Spinoza à Paris 8 : Saverio ANSALDI

Il ne s’agira pas de s’interroger sur une éventuelle relation philologique et textuelle entre Bruno et Spinoza ou encore d’établir un rapport épochal entre la Renaissance et l’Age classique.  Il s’agira en revanche de comprendre comment Bruno et Spinoza ont essayé de répondre, chacun avec leur méthode et leurs concepts, à la question posée par Bergson dans la Pensée et le mouvant : « la philosophie devrait être un effort pour dépasser la condition humaine ». Nous estimons qu’une telle interrogation trouve son point d’application aussi bien chez Bruno que chez Spinoza dans le statut et la fonction accordés par les deux auteurs à la puissance de l’imagination. Pour Bruno, l’art de la mémoire et la magie deviennent les laboratoires philosophiques de cette véritable expérimentation anthropologique impliquant la force de l’imagination ; pour Spinoza, l’Amour envers Dieu dont il est question dans la Cinquième Partie de l’Éthique représente le lieu d’élaboration de cette interrogation bergsonienne, notamment à partir d’une confrontation approfondie avec la théorie cartésienne des passions.